Le
Karagkiozis ou marionnette en carton
ou le théatre des ombres
Une
légende raconte que Hatziavat était un chef de chantier à Bursa et
qu il construisait le palais du pacha. Karagioz, un de ses ouvriers
travaillait sur le chantier en tant que chef menuisier et qu il
amusait ses ouvriers en leur racontant beaucoup d histoires drôles. Les
ouvriers passaient tellement de temps à écouter les histoires de
Karagioz avec beaucoup
d admiration que les travaux du palais n'
avançaient pas. Lorsque
que le pacha découvrit la raison du délai non respecté il ordonna
la mort de Karagioz,
mais il eut un tel remord d avoir ordonné cette mise à mort qu il
tomba dans une mélancolie terrible. Pour
ce faire, le chef de chantier Hatziavat eut l' idée de monter un
théatre de lumière en découpant dans un morceau de carton la
silhouette de Karakgioz en imitant sa voie et en racontant les mêmes
histoires et les ouvriers finirent dans la bonne humeur le
palais du pacha ainsi naquit la légende de Karagkioisis. Cette
légende arriva en Grèce en 1841 par l' intermédiaire d' un
journal de Nafaplion qui relatait cette histoire. John
Vrahalis était le premier marionnettiste Grec, partout ou il allait
il était très populaire. En
1890 ,le marionnettiste Mimaros réussit à supprimer le langage grossier qui était de mise auparavant par une version plus familiale
et satyrique telle que nous la connaissons maintenant pour le plaisir
de tous. Il
n y a pas beaucoup de personnages féminins tout simplement parce que
ce sont des hommes qui utilisent les marionnettes. Dans
les personnages principaux on retrouve le pacha, sa fille un
personnage appelé Derven-aga. Pour
être Karaghiosis il n 'y a pas d 'école on doit apprendre sur le tas
pour commencer en tant qu'
apprenti auprès d un Karaghiosis et devenir plus tard maître. Un
bon Karaghiosis doit savoir tout faire il construit son propre
théatre, son décor fait lui même ses marionnettes dans du cuir d 'ânes
et invente lui même ses textes sans jamais les écrire il fait aussi
ses arrangements musicaux et les effets spéciaux. C' est un homme à
tout faire. C' est
un art populaire et traditionnel à part entière. Pour
la petite histoire : Le personnage en carton, du théâtre d’ombres grec, fut utilisé comme premier support publicitaire. Il invitait les spectateurs avec la malice qui le caractérise, à consommer tout ce que la Grèce de l’époque du roi Othon avait à offrir de nouveau et de meilleur.
Au début
quelques restaurateurs, timidement, confièrent la publicité de leur établissement aux bons soins de
Karaguiozis.
- «Avec cinq paras (monnaie de l’époque) tu remplis ton estomac pour deux jours, avec la meilleure «fassolada» (haricots cuisinés) et la moins chère, seulement au restaurant de Christidis».
Fortuné, Christidis!! Il lui fallut peu de temps après cette formule de publicité pour louer le magasin d’à côté et doubler sa clientèle»
La réussite de Christidis donna le coup d’envoi à une publicité massive et illimitée. Les bureaux matrimoniaux, en passant par les écoles de danse, les agences immobilières, les fleuristes et les pharmacies, tous sollicitaient la publicité miraculeuse de Karaguiozis.
Monsieur Kassimis, chausseur déjà très réputé, ne peut rester apathique devant des résultats si convaincants. Monsieur Kassimis a appris le métier de chausseur à Paris. Pendant trois ans il s’initia aux secrets de la mode parisienne. A son retour à Athènes, il ouvrit le plus luxueux magasin de chaussures rue «Hermaiki»
(Ermou). Au départ il confectionnait uniquement des chaussures pour hommes mais rapidement une clientèle féminine l’obligea à faire appel à deux célèbres artisans français, Lassale et Betinau, que les Athéniens appelaient «messié Petinos» (coq en grec). Même Karaguiozis vantait son savoir faire.
-«Les mains de messié Petinos font pour vous mesdames, les plus beaux souliers». «Si tu veux acheter des bottines françaises, va vite chez Kassimis, qui se rend deux fois par an à Paris pour ramener la mode à Athènes» continuait Karaguiozis dans sa foulée publicitaire.
Avec de tels arguments il est aisé d’imaginer l’impact de l’annonce sur les élégantes Athéniennes.
Karaguiozis, continua à faire de la publicité jusqu’à l’époque du roi Georges 1er (1863-1913). Les journaux et plus tard le cinéma remplacèrent la pittoresque marionnette en carton.
voici quelques photos des
marionnettes Cliquez sur les
vignettes pour les visionner en plus grand format
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