Joyeux
Noël se dit ""Kala Christouyenna"" en Grec.
Le repas de Noël, marque pour les Grecs le terme d'une longue période de jeûne (40
jours, la quarantaine) à travers laquelle ils ont manifesté leur foi.
Dans certaines régions toutefois, comme par exemple à Lemnos, Noël est synonyme de sobriété : on se contente de placer, au centre de la table, quelques grenades et du
miel.
Pour les autres, les habituelles dindes farcies (à la viande, tomate et
groseilles) ou le cochon de lait farci, sont suivis de nombreuses pâtisseries.
La famille se partage de nouveau quelques mets sucrés : des beignets de toutes
sortes : les diples (en rouleaux)
ou les loukoumades. miel, fruits
secs, et ce fameux Christopsomo, le pain du Christ. Ce pain, une galette aux
noix, la mère de famille l'a préparé la veille en veillant bien à y imprimer l'empreinte de sa main : il s'agit de montrer aux enfants la preuve de la naissance, et donc de la
présence, du Christ parmi eux.
C'est l'homme qui se charge du partage du pain, après avoir esquissé un signe de croix sur le dos
avec le couteau qu'il utilisera. Il souhaite les chronia polla, vœux de longue vie à tous les
convives, puis distribue.
La première part est réservée au Christ, la seconde à la
maison, la troisième au pauvre et les suivantes sont réparties entre les personnes présentes par ordre
d'âge.
Dans les régions rurales, on prépare communément des pains de la forme d'animaux de la
ferme, tels que la vache, le mouton…Un ce des pains est même réservé au bétail : une fois celui-ci
découpé, c'est la fille aînée de la famille qui se chargera de lui donner .
Le 1er janvier est la
fête de la Saint-Basile, ou Agios Vasileios et la
coutume veut qu on offre des cadeaux le Jour de l'An, de préférence
à la fête de la Nativité.
Brun, mince, plutôt
maigre, le visage anguleux, sourcils épais et barbe noire, vêtu comme un pèlerin byzantin : voici l’image que la tradition populaire donne au Père Noël
grec, Saint Basile, (Agios Vassilis).
En 356, un des plus grands Père de l’église, renonce à la carrière de rhéteur et opte pour la vie
monacale.
il est nommé évêque de Césarée en Cappadoce (370) et décède le 1er Janvier 379.
«Notre» Saint Basile, bâton de pèlerin à la main, visite villes et villages, portant la bonne parole et sa bénédiction
épiscopale. Pour saluer le Nouvel An qui coïncide avec la célébration de sa fête, les
enfants, très tôt le matin, font le tour des maisons en chantant la nouvelle de son
arrivée.
«Saint Basile arrive de Césarée pour visiter votre maison majestueuse Dame...»
Les tables préparées dès la veille, sont abondamment garnies de victuailles pour que Saint Basile
«puisse manger». Partout en
Grèce, la veille du jour de l’An, nous prenons soin de Saint Basile en lui offrant le bien être de l’hospitalité
grecque.
Mais le Saint de Césarée ne rend pas seulement visite aux humains. Les
animaux, que l’on a savamment parés, font également partie de son
périple, tout comme les moulins, les fontaines et les bateaux dans lesquels on dépose des
friandises. Tout
le monde, sans excepter les enfants, veille tard le 30 décembre, pour
saluer la venue de la nouvelle année en chantant des ""
kalanda"",
cantiques dédiés à St-Basile. On
casse des noix en formant des voeux et en espérant ne pas tomber sur
une noix creuse. Le maître de céans ouvre une grenade, dont les
graines, si elles sont serrées, promettent une année d'abondance. On dit que du temps de Saint Basile, le gouverneur de Cappadoce décida de se déplacer lui-même afin de collecter les taxes impayées, montrant ainsi son mécontentement et sa colère à ses sujets. Effrayée, la population demanda la protection de son
évêque. Celui-ci conseilla que tous les habitants donnent un objet de valeur afin de l’offrir au gouverneur et ainsi apaiser sa
colère. Effectivement ce geste lénifia le courroux du gouverneur qui, ému par l’éloquence de Saint Basile défendant la cause de ses
ouailles, refusa les présents offerts.
Chacun fut soulagé de pouvoir conserver son bien mais nul ne pouvait rendre chaque objet à son
propriétaire. Une fois de plus,
Saint Basile trouva la solution. Il demanda à chaque famille de faire une grande galette à l’intérieur de laquelle on dissimulerait un objet
précieux.
Saint Basile distribua les galettes et comme par miracle chacun a pu retrouver son
bien. Depuis, en souvenir de cette belle histoire nous fêtons Saint Basile en préparant une galette sucrée qui porte son
nom et à minuit, on sert le gâteau rituel du Nouvel An. la
vasilopita, (cliquer
sur le lien pour avoir la recette) du nom
de Basile, qui en grec se prononce Vassilios. Une pièce d’or cachée à l'intérieur de cette galette devient présage de bonheur pour toute l’année à celui qui la
trouvera. De
nos jours à Athènes on fête Noël et le nouvel an
fastueusement. Sous l’arbre de Noël, au coeur de la place e la Constitution
(Syntagma) qui détient le record de l’arbre de Noël plus haut en Europe,
orchestres, chorales et spectacles se succèdent pour célébrer
cette douce nuit. |